de.indymedia.org / lundi 19 mai 2025
Dans la nuit du 18 au 19 mais, nous avons exprimé un peu de notre rage contre ce système et ses développements politiques, en jetant de la peinture sur le Palais de justice, sur la Sievekingplatz, à Hambourg.
Le glissement progressif de l’Allemagne et de l’Europe vers droite nous fait vomir ; il se manifeste à différents niveaux : un durcissement de la législation sur l’asile et des contrôles plus durs aux frontières, un fond spécial pour l’armée et, parallèlement, la réduction de l’argent dans les domaines social et culturel. Mais, aussi, les agressions de la part d’extrémistes de droite augmentent, que ce soit par exemple sous la forme de violences dans les rues, d’attaques contre des centres de gauche ou lors des prides. Les développements actuels montrent que nous ne pouvons pas laisser à l’État la lutte contre la droite – comme l’a déjà dit Esther Béjarano [une survivante d’Auschwitz, qui a inlassablement œuvré pour en garder publiquement la mémoire ; NdAtt.] – ni nous le voulons. À ce propos, la récente classification, de la part de l’Office fédéral de protection de la constitution [le service de renseignement allemand ; NdAtt.], de l’AfD comme étant sûrement d’extrême droite, ainsi qu’une, improbable, interdiction de ce parti ne changeraient rien.
En revanche, la répression contre les antifascistes continue et nous devons supposer que cela s’aggravera encore. Nous nous sommes réjoui.es d’apprendre que Zaid* avait été libéré, sous contrôle judiciaire, de la détention en vue d’une éventuelle extradition. Il s’y trouvait depuis janvier 2025, tout comme six autres antifas qui ont passé près de deux ans en clandestinité, après s’être retrouvé.es sous enquête dans l’ainsi-dite « affaire des antifas de Budapest ». Il y a toujours le risque d’une extradition de Zaid vers l’Hongrie.
À Budapest, depuis février 2025, Maja passe en jugement – elle/il risque jusqu’à 24 ans de prison. Au cours du procès [ici sa déclaration ; NdAtt.] et dans ses lettres, Maja a toujours décrit de mauvaises conditions de détention, comme l’isolement prolongé, des cafards, le manque de sommeil ou le refus de visites médicales.
En parallèle, à Munich est en cours un procès contre Hanna, accusée elle aussi dans l’affaire de Budapest [voir ici pour son arrestation ; NdAtt.].
Depuis fin avril 2025, l’antifasciste Lina** se trouve de nouveau en taule. Après deux ans et demi de détention préventive, elle a pu sortir sous contrôle judiciaire et maintenant elle est de nouveau incarcérée, suite à la confirmation de la sentence par la Cour fédérale de justice.
Écrivez des lettres, menez actions, comme des feux d’artifice devant les taules, soyez solidaires les un.es avec les autres.
Continuons à lutter pour un monde sans oppression !
Amour et force [pour ceux/celles qui sont] en taule et en cavale !
Liberté pour tou.tes les antifas – Liberté pour tou.tes les prisonnier.es !
Notes d’Attaque :
* il est l’un des sept camarades qui se sont présenté.es aux flics le 20 janvier dernier, après des cavales de presque deux ans, car faisant l’objet d’un mandat d’arrêt émis par l’autorité judiciaire hongroises, qui les soupçonne d’avoir participé aux affrontements avec les nazis, à l’occasion du « Jour de l’honneur », en février 2023. Zaid n’a pas la nationalité allemande et n’est pas accusé dans la procédure « parallèle » que la justice allemande a ouvert, le danger d’une extradition vers la Hongrie est donc très sérieux. Le 2 mai, il a été relâche de prison, mais il attend toujours une décision à ce propos de la part de la Cour d’appel de Berlin.
** Lina a été condamnée en juin 2023 à cinq ans et trois mois de prison, car accusée, dans l’affaire « Antifa Ost », d’association de malfaiteurs et d’une série d’agressions contre des nazis, entre 2018 et 2020. En octobre et en novembre 2024, deux autres antifas recherchés pour la même affaire, et qui étaient en cavale, ont été interpellés. Le deuxième de ces deux camarades serait sous enquête aussi dans la procédure allemande pour les faits de Budapest. D’autre part, fin décembre 2024, après avoir purgé sa peine (presque deux ans) en Hongrie et avoir été expulsé vers l’Allemagne, Tobias, a été arrêté par la police saxonne et il est maintenant en préventive dans le cadre de l’affaire « Antifa Ost ».